[Vidéo] La rue, nouvelle réponse des commissaires aux comptes

[Vidéo] La rue, nouvelle réponse des commissaires aux comptes

21.05.2018

Gestion d'entreprise

Evènement exceptionnel, les magistrats du chiffre ont défilé jeudi dernier à Paris, et dans d'autres villes de France, pour manifester leur colère contre le projet de Bruno Le Maire de relever les seuils d'audit légal. Ils ont obtenu un écho médiatique important. Mais le sujet de fond reste entier, celui de l'avenir de leur profession.

"Le Maire on arrive", hurlent les commissaires aux comptes qui défilent sur le pont de Bercy. Certains ont même fait tomber le traditionnel costume cravate, d’habitude omniprésent chez les magistrats du chiffre. Ils ne sont plus qu’à quelques mètres du Paquebot, du surnom du ministère de l’économie et des finances, à Paris. Ce jeudi 17 mai, une délégation de commissaires aux comptes doit y embarquer pour porter leur revendication auprès du cabinet du ministre. Une revendication accompagnée par les voix des Black Eyed Peas et de leur mythique chanson "I gotta feeling" — that tonight’s gonna be a good night — qui résonnent dans les hauts parleurs. Comme si les commissaires aux comptes espéraient que la journée se termine par un grand soir, celui de faire reculer Bruno Le Maire dans sa volonté de remonter les seuils d’audit légal aux niveaux préconisés par l’Union européenne.

Gestion d'entreprise

La gestion d’entreprise constitue l’essentiel de l’activité d’un dirigeant d’entreprise. Elle fait appel à un grand nombre de notions empruntées de la comptabilité, de la finance (gestion des risques au moyen de la gestion des actifs et des assurances professionnelles), du droit des affaires (statut juridique, contrats commerciaux, fiscalité, cadre réglementaire et légal de l’activité), de la gestion de ressources humaines...

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Retentissement médiatique

Cette colère exceptionnelle s’est aussi manifestée dans les rues de Lyon, de Marseille, de Nantes, de Strasbourg et de Toulouse. Et elle a donné lieu à un retentissement médiatique inhabituel. France2, l’AFP, Capital.fr, Ouest France, Lyonmag.com ou encore Les dernières nouvelles d’Alsace se sont faits fait l’écho de ce mouvement. Les grands médias s’intéressent davantage à un tel évènement qu’à une réponse technique comme celle couchée dans le livre blanc de la CNCC (Compagnie nationale des commissaires aux comptes). Pourtant, le sujet de fond reste entier. Le désormais célèbre rapport de l’IGF, avec son approche empirique, a remis en cause la valeur ajoutée de ces professionnels auprès des petites sociétés. Et sa préconisation n’est peut-être qu'un début. Bruno Le Maire ou un autre ministre, fut-il de l’économie ou de la justice, pourrait très bien relever les seuils beaucoup plus hauts  — jusqu’à 12 millions d’euros de chiffre d’affaires et 6 millions d’euros de bilan — que ce que laisse entendre l'actuel patron de Bercy — 8 millions d'euros de chiffre d'affaires et 4 millions d’euros de bilan. Et il faut se rappeler que certains avaient milité, lors du débat sur la réforme européenne de l’audit, pour aller plus loin dans la largesse laissée aux Etats membres. Ils souhaitaient rendre optionnel le contrôle légal des comptes des moyennes entreprises. Ce jeudi 17 mai, un passant demande, devant la bibliothèque nationale de France — là où sont rassemblés les professionnels pour se rendre à Bercy — s’il s’agit d’une manifestation de VTC. Non, ce sont des commissaires aux comptes.

Ludovic Arbelet (texte) et Céline Chapuis (vidéo)
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